Le Tordu et le Droit

Le Tordu et le Droit

Mariage..........Trompeur

 

En France, lorsque deux personnes décident de se prendre pour mari et femme,elles sont tenues à plusieurs obligations dont la sempiternelle obligation de consommer le mariage, autrement dit d'avoir des relations intimes.


Jusque-là, me direz-vous, il n'y a rien d'extraordinaire car, en général, les deux jeunes époux s'aiment et il n' est pas besoin d'une loi pour leur prescrire de s'aimer physiquement.


Pourtant, la justice a eu à traiter de nombreuses demandes de divorce présentées par des époux qui se plaignaient du peu de motivation de leurs conjoints à " vivre pleinement leurs relations";


 

Ces époux frustrés ont d'ailleurs souvent eu gain de cause, la justice française leur offrant la possibilité de divorcer du fait de la nécessaire "communauté de vie" à laquelle sont tenues les personnes mariées.


Cette issue, le divorce , est celle qui se présente dans le meilleur des cas, dans un monde parfait.............



Laissez-moi vous narrer l'histoire de kathleen, citoyenne britannique qui fit la fierté de ses parents un beau samedi de juillet, lorsqu'elle dit "oui" à son compatriote Derek, qui lui demandait officiellement sa main.



Les deux époux filaient le parfait amour dans leur demeure de Leicester à deux pas du domicile des parents de la jeune mariée; parents fiers de ce gendre qui avait une belle situation et qui se montrait si attentionné envers leur fille.


Las, quelques années plus tard, les nuages s'ammoncèlent au dessus du nid conjugal et les disputes empreintes de jalousie se multiplient si bien que, rapidement, la vie commune de Kathleen et Derek passe de difficile à très pénible pour finir intolérable.....

 

Alors, ............C'est Kathleenn qui prend les devants, encouragée en cela , par sa mère, qui reprochait de plus en plus ouvertement à son gendre de ne pas assez laisser d'espace, de liberté à la mariée; celle-ci quitte le domicile conjugal et s'installe , ou plutôt se réinstalle dans sa chambre , dans la maison de ses ............parents.


Voilà les parents soulagés de voir leur fille revenir au "bercaille", bien à l'abris des griffes maritales d'un gendre qui, minée par une folle défiance, ne laissait plus sa femme sortir qu'en de très rares occasions en la soumettant dés qu'elle rentrait à ce qu'elle appelait les "interrogatoires en règle" pour se justifier .....

 

Pourtant, un soir, alors que Kathleen et ses parents sont tous les trois installés confortablement devant le petit écran noir et blanc qui laisse filer les images d'une parade de la famille royale, l'on toque à la porte...


Bizarre , alors qu'il y a une sonnette ....


Puis , surgit une voix familière.....dans l'obscurité grandissante de la nuit automnale tombante.


C'est ......Derek!!


Après une valse hésitation, le père ouvre à son futur ex- gendre et lui demande la raison de sa visite inopinée et tardive.......

 

Ce dernier qui a entrevu Kathleen par la porte , debout mal cachée derrière son père, se veut rassurant ,indique qu'il est venu s'excuser et remettre à kathleen une lettre en mains propres, que cela ne prendra qu'une minute et qu'il repartira aussitôt.


Confiant, le père le laisse entrer et referme la porte sur son............malheur.


Derek se jette à bras raccourcis sur son épouse , déchire sa robe de nuit, et commet le pire en tentant de lui infliger , devant ses parents, ce qu'on appelle pudiquement dans le jargon des "relations sexuelles non-consenties" .


Le père de Kathleen se jette sur lui pour empêcher le mari récalcitrant de commettre plus avant son forfait.


Quand la police arrive sur les lieux, Derek n'oppose aucune résistance.


Vient alors le moment du procés...........

 

Et, c'est là que le droit se mêle enfin à cette triste affaire


Derek ne nie pas avoir tenté d'avoir des relations non-consenties avec son épouse mais...........car il y en a un de taille .......pour la défense...il fait valoir qu'en vertu de la loi anglaise en vigueur et d'une thèse élaborée par un juriste reconnu, en se mariant , une femme consent de manière générale à avoir des relations sexuelles avec son mari.


Par conséquent, on ne saurait lui reprocher d'avoir essayé simplement de......faire respecter la loi à sa femme.


Je vous laisse ,à votre tour, juge d'un tel argument.

 

Bien entendu, la justice anglaise, puis européenne ( Derek était allé jusqu'à saisir la Cour Européenne des droits de l'homme) n'admettra pas un tel argument le jugeant purement et simplement irrecevable.


Pourquoi?


Parce que Derek et Kathleen étaient séparés à l'époque des faits et, n'ayant plus de vie commune, avaient renoncé, d'un commun accord, à leur obligation de consommer ledit mariage.


Ainsi, pour la justice anglaise, oui, il peut y avoir viol et/ou tentative de viol entre époux si l'un des deux ne consent pas expréssement à avoir des relations avec son conjoint et le lien conjugal ne peut légitimer, justifier de tels actes.


Derek fut condamné à trois ans de prison ferme.

 

Conclusion:

 

En France, la justice ne reconnait pas non plus le lien conjugal comme un pare feu aux relations intimes non-consenties .


En clair, un époux (ou une épouse) peut donc très bien être jugé(e) pour le viol ou la tentative de viol de son conjoint.Idem pour les pacsés et les concubins.


Malheureusement, dans notre pays, ou tous les trois jours , une femme meurt sous les coups de son conjoint......combien sont-elles ces épouses , ces concubines,ces conjointes,qui consentent malgré elles, souvent par peur d'autres violences, à avoir des relations forcées avec leur conjoint ?



05/05/2010
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