Le Tordu et le Droit

Le Tordu et le Droit

Bijou Chéri.....

 

Bien entendu, les noms des principaux protagonistes de cette histoire ont été changés pour ne pas risquer la susceptibilité des descendants.....

 

 

Jeanne Mondiou , 22 ans , rencontre Charles Aymie , de dix ans son aîné, à la fin des années 50 , à Paris. C'est le coup de foudre si bien qu'ils se marient quelques mois plus tard pour le meilleur et pour le pire......

 

 

Maintenant, arrêtons-nous un instant sur Charles Aymie. Une personnalité assez docile puisqu'ayant perdu ses parents à l'âge de cinq ans, dans un accident ; il sera élevé par sa grand-mère maternelle.

 

 

Education catholique stricte qui va faire de Charles un enfant silencieux puis bientôt un adolescent plutôt introverti , qui ne sait qu'écouter les désirs des autres, refusant de considérer les siens.

 

 

Chez ces gens là, pleurer, c'est être faible si bien que le jeune Charles qui ne croule pas vraiment sous les caresses de sa grand-mère, de plus en plus impotente au demeurant, se cache souvent pour ne pas montrer sa peine ; peine d'être le seul de son établissement à ne pas pouvoir parler fièrement ni de son père ni de sa mère, honte aussi lorsque sa grand-mère vient s'enquérir de la scolarité de son petit-fils au lycée .

 

 

Cherchant sans doute " le silence et la nuit pour pleurer ", Charles est appelé un soir par son aieule à venir la rejoindre dans sa chambre; L'ascendante, assise sur son lit semble tenir un mouchoir dans ses mains.

 

 

Charles comprends vite: son dernier lien de sang va s'éteindre et cette grand-mère qui lui est si étrangère entend lui passer un témoins.

 

 

Ce témoin , c'est une bague en or, certie de diamants fins , élaborée dans une grande joaillerie suisse et qui a appartenu à sa mère et avant elle, à celle qui la serre fort dans ses mains, et avant elle encore à la mère de cette dernière.

 

 

Bijou d'une très grande valeur sentimentale et matérielle .....

 

 

Charles en veut un peu plus à cette grand-mère qui ne lui a pas fait connaître plus tôt cet objet sentimental , ce bijou de mémoire qui avait appartenu à celle qui lui avait donné et la vie et l'amour maternelle avant de périr dans l'accident.

 

 

Quoi qu'il en soit, Charles Aymie veut croire que ce présent du dernier souffle lui portera enfin le bonheur qu'il sait mériter et se jure qu'il n'offrira la bague de l'amour qu' à celle qui lui apportera enfin un peu de ce bonheur si peu goûté...

 

 

Aussi se dit-il avoir trouvé l'élue lorsqu'il rencontre, ce soir la, Jeanne présentée par un ami commun lors d'un dîner en ville .

 

 

Charles, devenu comptable dans un grand cabinet d'affaire parisien est certain d'avoir enfin tous les atouts en main pour séduire celle dont le sourire triste lui fait chavirer le coeur.

 

 

Tout va très vite ensuite......peut-être un peu trop.....

 

 

La demande en mariage , les noces , autant de prolégomènes au bonheur....qui doit être scellé ce fameux dimanche d'été ou Charles passe la bague de famille autour du doigt de sa bien aimée, restée les yeux fermés à attendre la surprise dorée....

 

 

Superstitieux, abstenez vous de lire la suite car si suite il y eut , elle fut le début de la fin de l'histoire car sitôt le passage de la bague maternelle au doigt de Jeanne accompli, tout alla de mal en pis....

 

 

Si bien que quelques 4 ans après les noces, par l'entremise de quelques infidélités de l'un ou de l'autre ( sait-on vraiment ?) , Jeanne et Charles saisirent la justice civile d'un commun accord aux fins de rompre leur mariage .

 

 

Certains notaires ont l'habitude de dire que c'est à ce moment là, que les masques de l'amour tombent , remplacés par les visages hideux de la cupidité....

 

 

 

En effet, les deux époux , tombés d'accord sur la répartition des principaux biens acquis pendant le mariage, se déchirèrent à grands coups de procédures judiciaires, une fois le divorce prononcé, pour l'attribution de la fameuse bague.

 

 

 

Jeanne Mondiou qui l'avait gardée se la vit demander par son ancien mari lequel faisait valoir que le l'objet de la discorde était un bijou de famille , transmis de génération en génération....

 

 

Finalement, la plus haute instance française trancha le doigt du....... conflit des deux aigris en demandant qu'elle soit restituée au...... mari, ce que l'ex fit de la manière la plus impolie puisque ce fut des mains du nouveau "Monsieur Mondiou" que Charles reçut le bijou.

 

 

 

Pourquoi une telle restitution?

 

 

Pourquoi Jeanne fut -elle obligée par la justice à restituer la bague que lui avait offerte son mari?

 

 

Tout simplement parce qu'en droit français, quand un divorce met fin au mariage de deux personnes, celles-ci récupèrent les biens qu'elles possédaient avant le mariage de même que les cadeaux faits à l'occasion du mariage par l'autre époux sauf............

 

 

........Sauf si ces cadeaux constituaient des bijoux de famille c'est à dire des objets de valeur sentimentale ( à caractère familial qui font partie du patrimoine familial qu'on se transmet) et que l'on porte ( d'ou le terme de bijoux) en certaines occasions....

 



28/04/2010
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