Le Tordu et le Droit

Le Tordu et le Droit

Une Seconde Chance

 

Elle n'était sans doute pas née du bon côté de la Méditérrannée ......

 

 

De l'autre côté du sahara, dans un pays , le Nigéria, qui comporte d'énormes richesses dans ses sous-sols mais dont la population est l'une des plus pauvres au monde.

 

 

Parce que dans la capitale,  Abuja , ou la majorité des habitants vivent avec moins d'un dollar par jour, sa mère ,qu'elle avait pour toute famille,  était de plus en plus malade , Anna saisit un jour l'opportunité d'une adoption internationale.

 

 

Un couple de riches nigérians, installés dans les quartiers chics de Paris depuis peu , voulaient , affirmaient-ils faire une bonne action envers une de leur compatriote moins chanceuse,  en l'adoptant .

 

 

C'est ainsi qu'Anna, 12 ans, quitta , temporairement pensait-elle, sa mère et son pays pour rejoindre une famille aisée qui ne demandait ,semblait-il,  qu'à l'accueillir chaleureusement .

 

 

"Cela, se disait-elle, me permettra d'aider maman à payer ses soins , à guérir plus vite"  du mal qui la rongeait depuis plus d'un an! .

 

 

Alors, quand elle débarque pour la première fois chez sa famille adoptive, Anna a le coeur serré par l'éloignement et la peur de l'inconnu qu'elle chasse tant bien que mal en se rappelant le pourquoi de tout ça!

 

 

Sa famille d'adoption?

 

 

Un couple de trentenaires nigérians;  lui, M.O , agent de joueurs, avait réussi dans la négociation de transferts juteux de jeunes footballeurs, espoirs prometteurs ....

 

 

Elle, N. A , un ancien mannequin qui avait arrêté les défilés parce ça ne lui disait plus rien!

 

 

Au milieu, quatre enfants, de 1, 3, 4 et 6 ans qui avaient chacun leur chambre: de grande pièces bien éclairées par la lumière du jour qui fusait par deux fenêtres .

 

 

Sitôt passée la scène des embrassades ostentatoires sur le perron de la grande demeure  familiale , Anna avait été surprise par l'allure sévère qu'avait prise soudainement  sa mère adoptive, en lui ordonnant sans même la regarder de la suivre jusqu'à .....la pièce qui devait lui servir de chambre .

 

 

En fait de chambre, Anna , eut droit à un petit local aménagé dans le garage de la maison qui se trouvait au sous-sol.......Une pièce humide ou trônait un vieux matelas usé par la vermine et les mites.... un matelas aussi humide que la pièce qui l'abritait.

 

 

L'atterissage douloureux ne faisait que commencer pour la jeune nigérianne .

 

 

Ses journées?

 

 

Commencées à 6 heures du matin, sans manger, pour se terminer , à une heure du matin ou les restes froids de ses "parents" lui servaient de maigre repas........

 

 

Entre-temps, la vaisselle du souper de la veille à faire, en silence, pour ne pas réveiller les petits frères de même que le ménage de la cuisine, du salon, des salles de jeux, des voitures du riche couple jusqu'au réveil de "sa famille d'accueil":

 

Là, le repas à préparer pour son père et sa mère, les petits-déjeuners pour ses "frangins" et .......la vaisselle et le ménage qui allaient  avec......bien entendu .

 

 

Ensuite, quand tout se beau monde vacait à ses occupations, c'était l'heure du lavage des nombreux vêtements de la  famille  qu'il fallait ensuite étendre et repasser pour ceux qui avaient séché.....

 

 

A midi, il fallait préparer le déjeuner de 13 h pour toute la famille avec un estomac qui criait famine depuis au moins 5 heures. Mais, les plaintes, les gémissements lui étaient interdits par ses "chers parents" sous peine de brimades et de sanctions....

 

 

Le soir était du même acabi puisque, entre autres tâches ménagères, il fallait préparer le dîner, continuer le repassage entâmé l'après-midi, et nettoyer les chambres qui avaient été si bien salies par ceux qu'Anna ne pouvait même pas haïr ......

 

 

Pourquoi?

 

 

Parce que M.O et N.A lui avaient promis d'envoyer chaque mois de quoi payer à sa mère les soins qui lui étaient nécessaires pour guérir la terrible maladie qui la frappait.

 

 

Alors, Anna serrait les dents et essayait de vaincre la fatigue, le mal au ventre, le chagrin en pensant à la seule mère qui l'avait jamais aimée: celle qui était restée à Abuja et qui ne savait rien des pleurs en silence de sa fille qui se terrait dans l'obscurité de la cave pour échapper aux coups de ses parents.

 

 

Avec des journées de plus de 19 heures, et des repas indignes , la petite fille perdit beaucoup de poids et de sa jeune beauté ; mais pas suffisamment , semble-t-il , pour que son père, M.O sollicite de sa propre fille adoptive des services d'un genre particulier........

 

 

La première fois qu'elle avait dû satisfaire aux envies paternelles, c'était par une nuit d'automne; Anna venait à peine de s'endormir, harassée et vidée comme à l'accoutumée.

 

 

Il s'était rendu dans le local du garage sans faire de bruit et n'avait pas eu besoin de parler pour qu'Anna comprenne ce que son "hôte" était venu chercher ; elle n'avait pas eu d'autre choix que de se soumettre à celui qui lui promettait les coups et l'arrêt des soins pour sa mère terriblement malade.

 

 

Malheureusement, la mère adoptive d'Anna, l'épouse de M.O, habituée aux tromperies de son mari, avait suivi ce dernier pour être témoins de l'infidélité conjugale....

 

 

Et, c'est "bien sûr" la jeune fille qui avait payé sur son intégrité physique, la colère et la jalousie de sa mère, N.A. : des coups, encore des coups qui venaient heurter, à n'en plus finir,  la tête et le corps d'Anna......

 

 

Un jour, alors qu'elle nettoyait la chambre de l'un de ses quatre petits frères qui venait allègrement de fêter son 7e anniversaire , la jeune fille fut surprise par l'arrivée soudaine de sa mère, N.A accompagnée de sa tante : les deux femmes refermèrent calmement la porte avant de se déchaîner sur celle qui avait perdu plus de 20 kilos en 5 mois de "survie":

 

 

Munie d'un rasoir, N.A lui rasa la tête , puis lui infligea des coups de rasoir et l'application de piments dans les parties génitales avant de lui brûler le visage avec des mégots, visage déjà atrocement tuméfié par les coups de pieds et de bâton des deux femmes .

 

 

Souvent, sa mère adoptive venait elle aussi la nuit pour faire subir à Anna ce que la Cour d'Assises qualifiera plus tard , au procés, de, je cite:                                 " sévices sexuels  d'une rare cruauté" .

 

 

La jeune fille tint plus de trois années avant de surprendre, un soir, une conversation de ses deux tortionnaires; conversation qui lui apprit que sa mère était déjà  morte depuis bien longtemps, en fait,  quelques mois  seulement  après le départ d'Anna et qu'elle n'avait jamais vu un "centime" de l'argent que sa fille "gagnait" chèrement....

 

C'est là que tout changea.....enfin !

 

Prise d'un profond sentiment mélant la haine, la peine et la honte, Anna profita d'une nuit trop arrosée desdits parents adoptifs pour fuir les lieux chics de son enfer.

 

 

Elle réussit à prévenir la police par l'intermédiaire d'une amie nigérianne  de la famille qui ignorait tout de son calvaire.

 

 

 

Conclusion:

 

 

Les deux adoptants, M.O et son épouse NA  furent condamnés à respectivement 15 et 10 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises d'appel des Hauts-de-Seine pour viols, torture, acte de barbarie  et asservissement de leur fille adoptive.

 

 


 



16/05/2010
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