Le Tordu et le Droit

Le Tordu et le Droit

Meurtres ?

 

Pour des raisons évidentes qui tiennent au droit de chacun à l'oubli ( droit de ne pas se voir rappeler les faits pour lesquels on a déjà été sanctionné par la Justice), aucune mention ni aucune allusion ne seront faites ici aux noms ou  aux prénoms des protagonistes de l'affaire que j'essaye de restituer le plus fidèlement possible.

 

 

Début des années 90:

 

 

Ils se fréquentent depuis plusieurs mois et ils s'aiment de plus en plus.

 

Mais un jour, alors qu' il apprend sa séropositivité à l'occasion d'un banal bilan de santé, il décide de n'en rien lui dire.

 

"J'avais peur" avouera-t-il plus tard , "peur de la perdre" puisque porter à nouveau un préservatif lors de nos rapports intimes aurait été un aveu et même plus : la cause certaine d'une rupture...

 

Alors, Lui sachant et Elle ignorant, les deux amants continuent à avoir des relations non protégées.

 

 

Et la terrible nouvelle l'éclabousse quelques années plus tard : " Vous avez contracté une infection sexuellement transmissible qu'on appelle S.I.D.A " , infection largement mortelle à laquelle elle ne survivra pas...

 

 

Celui qui lui a transmis son mal "par amour" clamera-t-il, a ,cette fois, vraiment perdu celle qui l'aimait et qu'il aimait.

 

 

 

La Famille de la jeune femme, partie civile au procés, entend faire valoir qu'il y a eu meurtre car le compagnon de leur fille l'a tenu dans l'ignorance de son mal pour mieux lui inoculer l'infection qu'il savait mortelle à court terme ( au début des années 90, la trithérapie n'existe pas encore et les malades du S.I.D.A, de plus en plus nombreux, meurent pour la plupart très rapidement ).

 

 

 

Le compagnon, lui, dit qu'il ne voulait pas tuer sa bien-aimée, ni durant l'acte "d'amour" ni après .

 

 

Malheureusement pour la famille de la jeune défunte, la justice refusera de reconnaître la volonté de tuer (l'intention homicide) leur fille et celui-ci ne sera pas jugé pour meurtre mais pour empoisonnement, délit pour lequel il sera condamné à une peine de prison inférieure à dix ans, peine qu'il ne purgera pas en totalité eu égard au mal qui le ronge .

 

 

 

Pourtant, une découverte salvatrice pour les malades du S.I.D.A et toutes les sociétés occidentales , la Trithérapie, lui permet aujourd'hui encore de vivre.

 

 

Conclusion:

 

Le droit français attache une grande importance ( c'est un élément constitutif déterminant) à l'intention de tuer dans les actes mortels pour les reconnaître comme des meurtres et les juger et les sanctionner comme tels.

 

 

C'est d'ailleurs dans cette droite ligne que la justice pénale a jugé et condamné comme coupable d'un meurtre, dans une très vieille affaire , un homme qui avait eu un différend avec un autre pour une sombre histoire de drogue.

 

 

Le premier avait décidé d'en découdre à sa manière et s'était rendu ,muni d'un pistolet, chez sa victime; celle-ci couchée sur son lit, n'avait pas entendu le malfaiteur s'introduire dans son logement.

 

 

L'homme armé avait "courageusement" tiré à plusieurs reprises ne laissant aucune chance à l'homme allongé sur son lit.

 

Pourtant, l'enquête montrera que la victime était déjà morte d'une........ overdose quand son agresseur avait commis son forfait en la criblant de balles.

 

 

Mais voilà, l'intention chez l'accusé de tuer sa victime était établie, le criminel avait donc  été reconnu coupable de meurtre avec préméditation et condamné à la peine ...capitale encore en vigueur à l'époque.

 



13/04/2010
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