Le Tordu et le Droit

Le Tordu et le Droit

Tais - Toi !!

 

Il était journaliste et écrivain belge.

 

 

Le 31 août 1940, il devint chef des services de la rédaction du quotidien "Le soir" , qui 2 mois auparavant, avait été confisqué par l'Administration Nazie installée en Belgique depuis juin 1940.

 

 

En décembre de la même année, il bénéficie d'une...... soudaine promotion qui le propulse rédacteur en chef dudit quotidien....

 

 

Il faut dire que le "professionnel" belge dont on parle, mettait beaucoup d'application et de bonne humeur dans la diffusion de la propagande de l'occupant nazi, propagande ouvertement antisémite et qui justifiait l'occupation par les forces allemandes de ..........la Belgique.

 

 

Pour autant, vers la fin de...... la 2e guerre mondiale , de manière "surprenante", le journaliste belge s'était opposé à la politique de l'occupant nazi dont les armées subissaient de plus en plus de revers face à la coalition des armées alliées ( résistants français, armées coloniales , américaines, anglaises et russes ).

 

 

 

Alors, "bizarrement" , le plumiste du plat pays avait d'abord été destitué de ses fonctions de rédacteur en chef du journal collaborationniste avant d'être assigné à résidence en Belgique, fin 1944 , puis en Allemagne , en 1945 alors que la rédition des armées nazies était imminente....

 

 

 

Ainsi, rien d'anormal à ce que ledit journaliste belge, M.Raymond B. fut condamné, le 24 juillet 1946, à la peine capitale (la mort) par le Conseil de guerre de Bruxelles , pour collaboration avec l'ennemi nazi.

 

 

Pourtant, avec du culot plein.....la culotte, M. B exerce deux recours successifs contre sa condamnation en faisant valoir qu'il n'avait pas toujours été un journaliste "collabo" et qu'il s'était même .........opposé à la politique de "ses anciens amis " et qu'il l'avait payé par de "longues" peines .......d'assignation qui l'obligeaient à rester dans les résidences que les nazis lui avaient affectés.

 

 

 

Les juridictions d'appel belges, sensibles aux arguments de M.B qui avait fait jouer la "corde d'un patriotisme ......tardif " avaient alors commué la peine de mort du journaliste belge en 17 années de prison.

 

 

Insatisfait, le persévérant M.B avait exercé un énième recours en 1950, recurs payant puisque la justice belge acceptait de .............libérer le journaliste mais à plusieurs conditions ,notamment celles de ne plus exercer son métier de journaliste et de s'abtenir de toute activité........politique.

 

 

 

Aussi, M.B, empêché d'exercer son métier de journaliste dans son pays, avait-il saisi , en 1956 , la Cour européenne des droits de l'homme pour qu'elle condamne la Belgique pour entrave à sa liberté.............d'expression ( liberté protégée par l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme).

 

 

 

La procédure devant la Cour de Strasbourg, étant longue et coûteuse, il avait fallu à l'ancien journaliste désireux de le redevenir , attendre l'année 1962 pour que la Cour européenne des droits de l'homme rende sa décision.........

 

.........Décision selon laquelle la procédure ouverte par M. B contre son pays, la Belgique, n'avait plus d'objet puisque...........dés l'année 61, les autorités avaient voté, sous la pression du ......Conseil de l'Europe, une loi permettant aux personnes déchues de leurs droits civils et politiques de récupérer ........leur liberté d'expression.......

 

 

 

Conclusion:

 

 

"Bon prince", le plumiste belge avait accepté de ne plus poursuivre son action contre les autorités belges....

 

Le L.T.L.D ( votre serviteur de blog ) s'abstiendra de tout commentaire sur le dénouement de cette affaire sans pour autant constater que la liberté d'expression, constitue pour la juridiction de Strasbourg, l'un des droits fondamentaux de l'homme.

 

En tant que tel, le droit à la liberté d'expression ne saurait supporter que des restrictions limitées notamment celles qui permettent d'interdire les propos.........injurieux et diffamatoires; ceux-là même qu'utilisaient.......par exemple, la propagande.....nazie.

 

 

Officieusement, il aurait peut-être été opportun de prévoir, pour ceux des journalistes qui avaient collaboré durant la seconde guerre mondiale, l'affectation d' un droit ...

 

Vous savez, ce droit que l'élégance nous impose lorsqu'on en a trop dit, trop d'âneries, de bassesses, de propos haineux :

Le droit de se taire.



12/05/2010
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